Il y a plus d'un siècle, précisément à 11 h 30 du matin, le 11 avril 1900, expirait dans sa résidence de Rio de Janeiro, le Dr Adolfo Bezerra de Menezes, âgé de 68 ans, alors qu'un violent accident vasculaire-cérébral l'avait laissé paralysé depuis
décembre 1899. Il fut ici-bas non seulement un médecin et un spirite, mais sa vie fut surtout un modèle. Adolfo Bezerra de Menezes fut connu en son temps comme le « médecin des pauvres », parce qu'il faisait plus qu'écouter ses patients et leur prescrire des remèdes (il était médecin homéopathe). Il souffrait également les souffrances de ses patients. Il était tout amour et toute bonté. Il alimentait constamment le désir d'être utile et cherchait à tout instant à arracher de son for intérieur les mauvais instincts naturels et d'y substituer les vertus chrétiennes.
Il écrivit un jour à propos de la manière de procéder d'un véritable médecin en ces termes: «Le véritable médecin n'a pas le droit de finir son repas, de choisir ses horaires, de demander si le malade est loin ou proche. Celui qui refuse au motif qu'il
a des visites, qu'il a beaucoup travaillé et se sent fatigué, qu'il fait nuit noire ou que le chemin qui y conduit est mauvais ou qu'il y a du mauvais temps, que c'est trop loin ou sur une butte difficile d'accès, celui surtout qui réclame le prix du voyage à celui
qui n'a même pas de quoi payer la consultation, ou qui dit à celui qui pleure à sa porte d'aller voir quelqu'un d'autre, celui-ci n'est pas un médecin, c'est un négociant en médecine qui travaille pour recueillir le capital et les intérêts des dépenses
occasionnées en vue de sa formation professionnelle».
Et, véritablement, Adolfo Bezerra de Menezes fut capable de démontrer qu'il pratiquait réellement ses idéaux d'amour chrétien envers ses semblables. Ce fut ainsi, par exemple, qu'un soir, après avoir passé une journée pleine de tâches chrétiennes au cours de laquelle il avait consolé et éclairé, soigné et calmé un grand nombre de frères, il rentra dans son foyer alors qu'il se sentait fatigué et préoccupé par le fait que sa fille Evangelina, surnommée « Nhannhan », avait de la fièvre et se sentait abattue, agitée.
Il se reposait après avoir pris un bain et avoir dîné, lorsque vint à sa porte une femme tourmentée lui demandant en pleurs, au nom de Jésus, de venir voir sa petite fille qui avait de la fièvre, se sentait abattue et agitée. Bezerra de Menezes fut ému
par les larmes maternelles. Il pensait à sa fille elle aussi malade à qui il portait assistance et dont il ne trouvait pas la cause de la maladie. En outre, il se sentait fatigué et avait les jambes enflées.
Cependant, la femme qui se trouvait face à lui était une statue vivante de douleur et d'affliction qui l'appelait au nom de Jésus ! Il ne pouvait pas refuser. Et il dit à sa chère épouse, qui l'observait attentivement et qui se sentait, elle aussi, tourmentée,
cherchant à deviner sa décision et lui demandant, à travers le regard, de ne pas y aller :
- Ma fille restera sous les soins de Jésus. Et, en Son nom, je vais prendre soin d'une autre fille. A très vite.
Et il suivit la mère affligée jusqu'à une butte difficile d'accès. Après une longue marche, il arriva. Il réalisa sa tâche en soignant la petite malade, en lui donnant des passes magnétiques, en lui prescrivant certains médicaments et en laissant sur la
table un peu d'argent à cette fin. Il partit alors que la malade se portait mieux et que la mère, consolée et pleine de gratitude, lui dit : que Dieu vous accompagne, Dr Bezerra ! Que Dieu vous rende le bien que vous m'avez fait ! Que votre fille puisse
se porter mieux !
Il arriva chez lui tard dans la nuit. Il n'y avait pas le moindre bruit. Il était inquiet, songeant que l'état de sa fille avait peut-être empiré, voire était décédée. Il s'empressa de rentrer. Là, il trouva son épouse endormie sur le lit et, dans l’autre
chambre, sa fille dormant, elle aussi, sans la moindre fièvre... Là même, en silence, son âme s'agenouilla et rendît grâce au divin maître d'avoir éprouvé son témoignage et d'avoir soigné sa fille, celle qui, plus tard, lorsqu'elle atteignit ses 18 printemps,
allait être rappelé par la spiritualité pour devenir, de plus haut, son ange et sa stimulation.
Nous pouvons voir que Bezerra de Menezes était plus qu'un simple médecin car lui-même s'interrogeait sur le fait de savoir si les guérisons auxquelles il parvenait était le résultat des remèdes homéopathiques qu'il administrait ou bien étaient dus aux
fluides énergétiques de l'amour qui émanait à tout instant de son âme. Il prescrivait à travers les lèvres (conseils revêtus d'émotion et de tendresse éveillant, chez le patient, le chrétien qui dormait) et à travers la plume (homéopathie, eau magnétisée
et passes magnétiques). Et il finissait en demandant à ce que chacun puisse avoir chez lui à la main le grand livre qu’est « L'évangile selon le spiritisme », que chacun puisse lire avec son âme, avec sincérité et confiance en son auteur, Jésus-Christ !
Dans la mesure où les résultats étaient prometteurs, chaque patient quittait le cabinet satisfait, se portant mieux pour y avoir laissé son poids, sa tristesse, quelque chose qui l'opprimait.
Ainsi, à travers sa vie d'apostolat, entièrement consacré, avec dévouement, aux plus nobles causes liées au progrès général, à l'illumination des consciences, à la moralisation des sentiments, à la protection des tout-petits, sous l'inspiration des
enseignements et de l'exemple de Jésus, il laissa des marques profondes au sein des divers cercles de la société qui reçurent son influence bénéfique en sa qualité d'administrateur intègre, d'homme politique honnête, de médecin charitable et de
chef de famille exemplaire.
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