LA RÉINCARNATION AU CINÉMA YESTERDAY CHILDREN OU LES OMBRES DU PASSÉ

Le cinéma aborde des thématiques très diverses au gré de l’inspiration et de l’imagination des réalisateurs. Il a le mérite
parfois d’évoquer l’après-vie, l’au-delà, la manifestation des Esprits, la médiumnité et même la réincarnation. Beaucoup de
ces films sont souvent farfelus cherchant avant tout à provoquer la peur, l’horreur chez le spectateur, mais parfois certains d’entre
eux peuvent avoir une approche qui n’est pas sans rappeler les sujets abordés par la philosophie spirite. Il faut cependant alors
démêler le vrai du faux et «trier» avec un regard spirite, ce qui est possible de ce qui ne l’est pas.
Le thème de la réincarnation a donc largement été abordé au cinéma et nombre de films nous racontent des histoires de personnes ayant vécu plusieurs vies. Ce sont souvent des retrouvailles entre deux êtres ayant un fort lien amoureux ou amical ou bien alors une histoire douloureuse, un destin brisé qui trouve son dénouement en une autre vie. On peut citer La belle histoire (1992) de Claude Lelouch dont on peut lire sur Wikipédia : «Chassé-croisé à travers le temps, de l'amour vécu, de l'amour mort et de l'amour espéré. La mort, l'amour, les vies antérieures et les coïncidences, de la persécution des premiers chrétiens jusqu'à aujourd'hui…» Si certains films sur la réincarnation naissent de l’imagination de leurs auteurs, d’autres relatent une histoire vécue, une histoire vraie. Dans le présent article, j’ai choisi d’évoquer le film américano- irlandais Yesterday’s children ou en français Les ombres du passé, sorti en 2000. Il est inspiré du livre de Jenny Cockell qui raconte son vécu et sa quête pour retrouver ses enfants d’une autre vie. Pour des raisons certainement de scénario, le film présente quelques distorsions par rapport aux faits réels relatés.
Cet arrangement avec la réalité n’enlève rien à la profondeur des sentiments vécus et l’authenticité de cette femme hantée par
des souvenirs qui se révèlent être d’une autre vie. 

Ce film permet de mettre en relief l’un des principes essentiels, la réincarnation, loi naturelle et nécessaire permettant
à l’esprit d’évoluer tant en sentiment qu’en connaissance et surtout d’apprendre à aimer l’autre, en tissant des liens avec ses
contemporains, autres esprits incarnés comme lui. Voici le résumé simplifié de cette histoire : Jenny Cole (Cockell) vit avec son mari et son fils aux États-Unis bien que dans le livre dont le film est inspiré, elle vit en Angleterre. 
Elle est enceinte et commence à avoir des rêves intenses, des flashs concernant la vie d’une autre femme habitant avec ses enfants en Irlande à une autre époque. Jenny semble avoir accès aux souvenirs de cette Irlandaise qui lui ressemble. Elle sait qu’elle s’appelle Mary, Mary Neil et perçoit sa vie comme difficile, entourée de ses enfants. Elle «revit» sous forme de souvenirs,
ces moments fugaces de bonheur avec eux mais ressent surtout la peur de cette femme à cause d’un mari violent car alcoolique.
Elle sait qu’elle est morte en couches, laissant ses enfants seuls avec ce père maltraitant et cela lui cause une douleur immense
et le désir obsédant de les retrouver.
Jenny dessinait, étant petite, les plans d’un village et de son église qui, des années plus tard, après comparaison avec une
carte, se révèleront être le village de Malahide en Irlande. Elle n’avait plus le souvenir de ses dessins de petite fille qu’elle refait
à l’âge de quarante-deux ans. Au début, son mari n’adhère pas à son récit et ne comprend pas cette obsession concernant cette
Irlandaise du passé.
Jenny, complètement obsédée par cette autre femme, fera tout pour savoir qui elle est vraiment. Elle se documente et lit un livre
sur la réincarnation puis rencontre l’auteur, un hypnotiseur qui pratique la régression dans les vies antérieures. Jenny sera alors
hypnotisée, ce qui lui permettra de découvrir d’autres éléments de sa vie en Irlande. L’hypnothérapeute dira : «Ce ne sont pas des
rêves, ce sont vos souvenirs inscrits dans votre mémoire.» 
Au fil de ses recherches, elle parvient à situer le village de Malahide dans les années 1930. Mais en échangeant avec le prêtre
catholique de la paroisse, celui-ci ne parvient pas à retrouver dans les archives le nom de Mary Neil et de ses enfants dont elle
sait qu’ils sont quatre : Sonny l’ainé, Élisabeth, Phyllis et Geoffrey (En réalité, Mary a eu huit enfants dont deux morts en bas âge).
Soutenue par sa mère, elle décide, pour connaître la vérité une bonne fois pour toute, de se rendre avec son fils Kévin en Irlande,
à Malahide. Elle reconnait le village, la boucherie qui est au même endroit que dans ses souvenirs, le petit chemin bordé de murs
de pierre menant à sa maison qui, maintenant, est en ruine et le petit port où elle attendait son fils ainé rentrant le soir du travail
en barque. Mais sa démarche demeure infructueuse concernant l’identité de cette Irlandaise et ce n’est que lors d’une énième
rencontre avec un monsieur âgé, qu’elle apprend son véritable nom, Mary Sutton, d’où l’échec en partie dans ses recherches. Ce
monsieur lui explique qu’il avait connu Sonny, son fils ainé. Dans le récit de Jenny Cockell, elle se rendra plusieurs fois à Malahide
avant de rassembler tous les morceaux du puzzle. Alors, elle parvient enfin avec ces informations exactes à retrouver
dans les registres de la commune, ses enfants sauf un qui est mort. Elle les contactera, un par un, pour les réunir à nouveau,
puisqu’ils s’étaient perdus de vue. Elle apprend qu’après son décès, ils avaient été retirés à leur père jugé incapable de
s’en occuper. Certains avaient été placés à l’orphelinat et même adoptés. Dans l’une des scènes émouvantes du film, Mary, devenue
Jenny, assiste aux retrouvailles de ses enfants et c’est le bonheur pour elle qui avait tant désespéré de les retrouver. Le
décalage entre «ses enfants» devenus de vieilles personnes, et elle, Jenny encore jeune à quarante-deux ans, rend la scène atypique mais poignante. Tous garderont le contact et continueront à se rencontrer.
Précisons que dans le livre, certains de ses enfants dont Sonny, auront la certitude que Jenny est bien Mary Sutton, leur maman
réincarnée, alors que d’autres enfants penseront que c’est l’esprit de leur mère qui s’exprime à travers Jenny.

 


QUELQUES EXPLICATIONS SPIRITS


Les souvenirs antérieurs durant l’enfance

 

 Il est vrai que nous savons que certains jeunes enfants avant l’âge d’environ six ans peuvent avoir des souvenirs de leur vie passée. Ils sont encore proches de ce vécu antérieur et leur nature spirituelle encore peu conditionnée par la vie, leur font percevoir ces éléments qui s’estomperont avec le temps. L’au-delà nous a signifié que de plus en plus d’enfants se souviendront de leur vie antérieure. Encore faut-il les écouter sans les juger. Ici dans cette histoire, Jenny enfant dessinait déjà les plans de son village. 

 

Désir de l’esprit de retrouver des êtres chers dans une prochaine vie 

 

Lorsque l’esprit se désincarne brutalement et qu’il a un sentiment d’inachevé, il peut décider de se réincarner auprès de ceux qu’il a déjà connus pour pouvoir poursuivre cette relation amoureuse, affective. Il se peut aussi que ce soit pour réparer de mauvaises relations et donc tenter, dans la vie prochaine, de dépasser, voire de résoudre ces conflits ou le mal qui a été fait. Dans le cas de Jenny, elle est morte prématurément et avec l’angoisse de laisser ses enfants seuls auprès d’un père incapable. Son esprit, même s’il s’est réincarné en une autre contrée, cherchera à les retrouver  coûte que coûte, d’où les réminiscences sous forme de dessins, de rêves et de flashs récurrents.

 

Élément déclencheur dans le présent lié à une autre vie


Il se peut également qu’un élément de la vie présente, une situation, un endroit, soient les éléments déclencheurs d’un souvenir
ou d’un comportement lié à une vie antérieure. Exemple : une personne morte noyée dans une vie, pourrait connaitre la phobie
de l’eau dans sa vie présente. Cela n’est absolument pas systématique, mais certaines phobies ou angoisses peuvent être liées
à un vécu antérieur. Il faudrait faire du cas par cas. Dans le cas de Jenny, l’élément déclencheur est le fait de se retrouver enceinte
à nouveau, ce qui réactive les souvenirs et les flashs à propos de ses enfants antérieurs.


L’hypnose régressive peut permettre la révélation d’une vie antérieure


Avec beaucoup de précautions, l’hypnose peut permettre à un sujet de remonter dans ses vies antérieures. Il faut être prudent
car tout ne doit pas remonter à sa conscience car il ne pourrait pas correctement gérer certains souvenirs traumatisants tandis
que d’autres peuvent être totalement inventés. Les Esprits nous indiquent que cette pratique de régression doit s’effectuer en présence d’un médium permettant de recevoir des indications précises quant à la conduite à tenir, aux suggestions à faire. Ici, Jenny retrouve d’autres éléments de sa vie précédente sous hypnose. 

 

Les preuves de la réincarnation peuvent donc nous parvenir de multiples façons, sous forme de souvenirs durant l’enfance, de
marques de naissance, d’aptitudes innées, de régression sous hypnose etc. Il est bien venu que le cinéma rende compte de
cette réalité. Encore faut-il que ces histoires racontées soient étudiées à la lumière spirite et ne correspondent pas simplement au désir du sensationnel, du fantastique. 

 

 

 

 

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