SHANTI DEVI OU MANIKA, UNE VIE PLUS TARD

Concernant les preuves de la réincarnation, certains scientifiques se sont penchés sur la question, comme le professeur
canadien lan Stevenson, psychiatre et fondateur de la recherche scientifique sur ce sujet, décédé en 2007 à l’âge de
89 ans. Au début des années 1960, Stevenson devenait de plus en plus perplexe devant les théories classiques, freudiennes notamment, sur la formation de la psyché humaine. Ces théories n’expliquaient pas tout, loin de là, et lorsqu’on lui demandait pourquoi les histoires de réincarnation se produisent essentiellement là où les peuples croient aux vies successives, il répondait :
«Dans ces pays, vous n’accusez pas votre enfant de mentir ou d’inventer n’importe quoi lorsqu’il vous parle de souvenirs d’une
vie antérieure. Vous l’écoutez et vous essayez de comprendre ce qu’il veut dire… Dans notre culture, les parents ne tiennent
pas compte ou répriment systématiquement tous les propos qui peuvent évoquer des souvenirs d’autres vies. Aussi, l’enfant comprend- il très vite qu’il ne doit plus s’aventurer sur ce terrain et finit par ne plus parler de rien.» 

Effectivement, en Inde, un pays où la réincarnation est admise par une partie de la population, lorsqu’un enfant demande à
retourner sur les lieux de sa précédente existence, cela constitue un premier motif d’interrogation pour les parents. Souvent,
ces enfants ont développé leur langage assez tôt, avec une richesse de vocabulaire qui impressionne l’entourage, et surtout
ils sont aussi capables de donner de nombreux détails très précis sur leur dernière existence.


C’est le 15 novembre 1935 qu’une commission d’enquête composée de quinze médecins, de chercheurs et de journalistes,
fut nommée à Delhi, par le Mahatma Gandhi lui-même, pour étudier un cas de réincarnation troublant. Une fillette de quatre
ans affirmait qu’elle était mariée à un riche brahmane dans sa vie antérieure et qu’elle était morte en mettant au monde un
fils. Elle donnait des détails très précis sur cette vie dont le récit est devenu dans les année 1970 un livre puis un film «Manika,
une vie plus tard»


Shanti Devi est née à Delhi le 11 décembre 1926. Depuis son plus jeune âge, elle exprime avec insistance auprès de ses parents, le
désir de se rendre à Mattura, ville située à 140 km de Delhi pour retrouver son mari, brahmane, un marchand de vêtements. Elle
dit y avoir vécu durant sa dernière vie, elle s’appelait Lugdi, son mari s’appelait Pandit Kedarnath Chaubey. Alors qu’elle était en
train de mourir, le 24 octobre 1925, il lui avait fait le serment de ne jamais se remarier. Elle précise aussi qu’il avait la peau claire,
portait des lunettes et avait une verrue sur la joue gauche, près de l’oreille. Elle a également déclaré que la boutique de son mari
était située juste en face du temple Dwarkadhish à Mathura.


Pendant deux ans, les parents ont considéré ses propos comme fantaisistes puis finalement se sont décidés à la croire. Après des
recherches menées dans la ville citée, on retrouva effectivement un marchand de vêtement dont la femme nommée Lugdi née le
18 janvier 1902, mourut dix jours après avoir donné naissance à un enfant le 4 octobre 1925. Le nom du mari était précisément
Kedarnath Chaubey, comme l’avait dit l‘enfant.


Le 12 novembre 1935 lors d’une rencontre, elle reconnut avec une forte émotion son ancien mari et son fils Navnett âgé de 10 ans,
qui vinrent la voir à Delhi. Elle le reconnut immédiatement en disant “c’est mon fils”. Comment le reconnais-tu ? lui demanda-
t-on. Elle répondit “mon âme a reconnu la sienne” puis elle se mit à pleurer.


Ce jour-là, Shanti avait demandé à sa mère de préparer le plat préféré de son ancien mari, à la grande stupéfaction de celui-ci.
Il fut encore davantage troublé et surtout muet lorsque Shanti lui demanda pourquoi il n’avait pas respecté son engagement de ne
pas se remarier. Pour Kedarnath, pas de doute, Shanti était bien Ludgi, car Shanti donna des détails de leur vie commune dont
seul son mari pouvait attester.


Le 24 novembre 1935, Shanti, avait neuf ans lorsqu’elle pris le train pour se rendre à Mattura, accompagné de tout le comité de
recherche. Sur le quai de la gare, elle reconnut spontanément le frère aîné de son mari. Puis c’est en voiture qu’elle se rendit dans
son ancienne maison, en donnant des détails surprenants de la ville qu’elle ne connaissait pas.


Elle fut capable de décrire les portes de l’entrée sacrée de la ville, avant même d’y être arrivée. Elle pouvait signaler les nouveaux
bâtiments et rues construits depuis sa dernière vie. Son frère, Narain, qui l’accompagnait pendant ce voyage. se souvient
qu’elle a guidé le groupe d’investigation vers son ancienne maison sans difficulté.


Elle rencontra également “Naman Dabei” sa soeur dans sa précédente vie. “Elle m’a reconnu aussitôt” témoigna-t-elle.
Alors qu’ils approchaient de la maison, elle remarqua une personne âgée dans la foule. Elle s’est immédiatement inclinée
devant lui et a dit aux autres qu’il était son beau-père, et c’était effectivement le cas. Lorsqu’elle a atteint le devant
de sa maison, elle est entrée sans aucune hésitation et a pu localiser sa chambre. Elle a également reconnu plusieurs de
ses objets. Vingt-quatre fait décrits par Shanti Devi se sont révélés exacts.

 


RAPPORT DE L’ENQUÊTE

 

Pour la commission envoyée par Gandhi ce fut la preuve finale et ultime : Shanti est bien la réincarnation de Ludgi. 
Le rapport conclut que «la science et la religion pourraient se rencontrer sur un même terrain afin de lever le voile sur le miracle de
la réincarnation. Le cas d’importance mondiale pourrait avoir des conséquences directes sur l’humanité.»
Le rapport de la commission d’enquête fit grand bruit, et le cas de Shanti Devi, le cas le plus étudié par des centaines de chercheurs, fut connu dans le monde entier.
Le Docteur Rawat témoigne également de sa rencontre avec Shanti. Son dernier interview date de quatre jours avant la mort
de Shanti Devi, le 27 décembre 1987. «En février 1986, j’étais allé à Delhi pour rencontrer Ian Stevenson qui avait déjà enquêté sur son cas. Quelques jours plus tard, j’ai rencontré Shanti Devi et j’ai passé environ une heure et demi avec elle. Plus tard, j’ai interviewé de nombreuses personnes liées à l’affaire à Delhi, Mathura et Jaipurand, y compris les proches de Shanti Devi dans cette vie et dans sa vie passée en tant que Lugdi Bai. J’ai également examiné les livres et articles publiés sur Shanti Devi de temps en temps, en plus de plusieurs rapports préparés sur elle par d’éminents érudits. Son histoire est peutêtre le cas de réincarnation le plus célèbre jamais enregistré. Ce récit est devenu un livre, «Shanti Devi, l’enfant réincarnée» de Sture Lönnerstrand, écrivain et journaliste suédois puis un film «Manika, une vie plus tard» inspiré de ce cas en 1989.

 

La croyance en la pluralité des existences a été admise par les hommes les plus éminents dès l’Antiquité, qu’ils furent philosophes
ou religieux. Il est intéressant de constater que dans toutes les traditions du monde, on a cru d’une façon ou d’une autre que l’esprit survivait au-delà de la mort et se réincarnait. En dehors des religions, des hommes célèbres étaient réincarnationnistes
: Dante, Léonard de Vinci, Shakespeare, Voltaire, Balzac, George Sand, Victor Hugo. Ce dernier, alors qu’il approchait
de sa fin terrestre, disait : «Quand je me coucherai dans la tombe, je ne dirai pas comme tant d’autres : j’ai fini ma journée. Non, car ma journée recommencera le lendemain matin. La tombe n’est pas une impasse, c’est une avenue; elle se ferme sur le crépuscule, elle se rouvre sur l’aurore!»
Des milliards d’individus sur la planète croient à la pluralité des vies. Aujourd’hui c’est enfin devenu un sujet d’observation scientifique. Selon la philosophie spirite, la réincarnation devient une loi universelle dans une définition simple et logique, effaçant les idées préconçues sur les inégalités et les injustices, chassant l’idée de l’enfer éternel pour une élévation progressive des âmes quelles qu’elle soient. La réincarnation est passée du stade de la croyance à celui du savoir

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