Il est normal que dans les milieux spirites, le pardon soit au centre de toutes les préoccupations puisqu'il ouvre la voie à la réconciliation et fait cesser les hostilités. Le « Notre Père » ou autre que nous récitons parfois machinalement, à la façon d'un mantra, intègre admirablement deux composantes essentielles du pardon : le pardon demandé à Dieu pour nos fautes personnelles et le pardon que nous offrons à celui qui nous causé du tort. En avons-nous d'ailleurs réellement conscience lorsque nous répétons en prière quelque peu exaltés: pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés ? Pour parfaire cette compréhension du pardon et afin de nous assurer qu'elle devienne réellement efficace dans notre pratique quotidienne, nous ne pouvons pas passer sous silence le fait que la mécanique du pardon est en réalité triple : le pardon divin, le pardon accordé aux autres et le pardon de soi. Si le pardon divin nous est définitivement acquis, nous savons que celui-ci ne nous exempte en rien de l'obligation de réparer...
Sur le pardon accordé aux autres, il attirera sans doute l'indulgence d'autrui puisque nous devenons nous-mêmes enclins à pardonner plus facilement... Le pardon de soi est souvent le grand oublié, le grand absent des débats, mais comment pourrions-nous pardonner à autrui si nous n'apprenons pas à pardonner à nous-mêmes ? L'absence de pardon témoigne d'un manque évident d'amour. Le pardon divin est automatique car Dieu est Amour et l'amour nous recommande de toujours nous occuper de ceux qui ont fait les frais de notre négligence d'où le caractère tout à fait certain de l'exigence de réparation pour se sentir dignes « de notre Père qui est dans les Cieux ».
Là où il y a de l'amour, le pardon ne tarde jamais à venir y compris chez nos créanciers les plus récalcitrants car nous témoignons d'une force irrésistible, celle de l'exemple ! Finalement, le pardon de soi viendra de lui-même, lorsque nous estimerons avoir fait ce qu'il fallait pour dissiper tout malentendu... Tendre la main vers l'autre est une belle et noble démarche qui ne doit pas être paralysée par la froide raison et ce, même si l'on est sûr d'être dans son bon droit, même si l'on est convaincu que l'autre se comporte comme un enfant à qui l'on a soustrait un jouet. Soyons donc indulgents les uns envers les autres car c'est encore le meilleur moyen de s'assurer que le moment venu nous bénéficierons de la même mansuétude !
C'est vrai que ce n'est pas si simple mais il faut apprendre à écouter son cœur. Et puis tant pis pour les conventions humaines qui paralysent la spontanéité. Apprenons à les mettre de côté si elles nous retiennent. Nous voulons être dans la spiritualité pas que dans la diplomatie pas que dans la prouesse technique. Celui qui suit l'élan du cœur peut prendre effectivement certains risques car il n'est jamais aisé de quitter une zone de confort dans laquelle on s'est complu mais le bonheur n'est-il pas à ce prix ? Il est certain qu'en réformant nos vieilles habitudes et en renouvelant notre relation à l'autre, nous nous garderons d'accélérer toute démission, stimulant ainsi un monde de compréhension où il y aura pour chacun jusqu'à « septante fois sept fois » l'occasion d'être pardonné.
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