Nous remarquons de plus en plus les bienfaits de l’art au niveau social et thérapeutique, que ce soit grâce à l’art-thérapie ou à
la pratique des arts, diverse et variée, il en ressort une source d’équilibre et souvent une expression nécessaire, vitale. L’idée
du beau est véhiculée à travers la pratique et le partage de l’art.
Le platonisme, qui appartient à une époque où la notion d’art n’était pas la même que celle que nous avons à présent, propose néanmoins une conception du beau directement reliée à des valeurs morales. Ce qui a déclenché bon nombre de théories
et de critiques tout au long de l’histoire de la philosophie.
L’appel à l’élévation intellectuelle et morale que comporte l’éthique spirite constitue la continuité entre la pensée platonicienne, l’éthique originelle religieuse et l’enseignement des Esprits depuis la codification. Les arts peuvent permettre d’accéder aux nobles sentiments tels l’empathie, l’amour, la bienveillance, l’humilité, la joie, une certaine tristesse et une certaine colère, etc. Autant de dispositions de l’esprit qui nous insufflent le désir céleste de transcender nos conditions matérielles.
L’idée du beau est donc indissociable de l’idée de progression morale. Par-delà les recherches humaines sur l’expérience esthé-
tique, au demeurant forts instructives, qui ont exploré le rôle du goût, de la beauté sur nos sens, ou l’impact de notre subjectivité
en rapport à nos appréciations (chez Kant notamment), l’idée du beau, sous le prisme de l’enseignement des Esprits, appelle
quant à lui à une esthétique spirite. En d’autres termes, les sensations et émotions passent par le corps, mais vont et viennent à notre périsprit - cette enveloppe semi-matérielle garante de notre mémoire, indispensable pour se réincarner - jusqu’à notre esprit. Ces sensations et émotions, qui ne se bornent pas qu’à une seule vie, sont enregistrées en notre périsprit et notre esprit qui à leur tour s’en nourrissent, et permettent ainsi d’apprendre à mieux reconnaître les beautés de la création divine à travers une multitude de supports matériels et sensoriels, et ce, de vie en vie. Ce qui peut valoir pour un individu, peut valoir pour un collectif, un peuple.
Les principes de la philosophie spirite à l’intérieur de l’idée du beau apportent éclaircissement et réponses au sujet des souffrances morales. Elles ne sont pas une condition éternelle, mais quelque chose que l’on peut refréner, atténuer, puis s’éviter
à force de progression, d’apprentissage individuel et surtout collectif. En tant que spirituels, partons du principe que notre monde
change, évolue vers une potentielle libération et un monde plus harmonieux. En parallèle, l’idée du beau peut permettre à nos
émotions de raffermir et d’affiner nos pensées, nos sentiments, tel un rayon de soleil réchauffant les corps transis de froid au
cœur de rudes hivers. L’idée du beau est un sentiment faisant partie de la raison du cœur, une logique sentimentale qui rend
possible l’éclosion d’envies de solidarité, d’amour et de partage pour un avancement global. L’art ne peut pas être l’affaire que
d’une seule partie de l’humanité, relégué au seul aspect du divertissement, ou n’être qu’une évasion en dehors du réel. Au
contraire, il propose un regard différent sur le réel.
Les mots et le rythme d’un poème, les formes et couleurs d’un tableau, le son d’une mélodie, la grandeur d’un édifice, l’envoû-
tement d’une danse, la dramaturgie d’un film ou d’une pièce de théâtre, la profondeur d’une photographie ou la prose et les pen-sées que nous expose un roman ; tout ceci concourt à faire jaillir et à entretenir des émotions en rapport étroit avec nos origines
spirituelles et divines.
Le sentiment de beauté propre à tous les peuples, peut conduire à la paix entre eux à force de s’en imprégner. Derrière les diversités culturelles, ethniques, religieuses, artistiques, il y a l’unicité de notre origine commune. L’idée du beau conduit donc à l’idée de paix. Une paix qui, hélas, réclame l’urgence. L’apprentissage de la beauté est fastidieux, comme tout enseignement, il est
divers et peut revêtir plusieurs formes.
D’après l’enseignement des Esprits, l’expression du beau ne saurait atteindre au sein de la matière la subtilité et le sublime qu’elle
peut atteindre dans l’au-delà. Par de nombreuses intuitions prodigieuses, dont la présentation d’un «triangle spirituel de l’humanité», l’art et les artistes ont notamment un rôle moteur à l’intérieur de chaque partie du triangle. Ils poussent l’ensemble du triangle vers le haut, vers l’évolution progressive à toujours plus de spiritualité dans un monde matériel.
LE CONCEPT DE BEAUTÉ COMME VALEUR MORALE SPIRITE
« L'idée du beau en spiritualité - partie 1 Le basculement du monde (partie 1) : le mythe du grand remplacement »
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