La sonate rêvée

Giuseppe Tartini (1692-1770), violoniste et compositeur italien, témoignait  :
«Une nuit, je rêvais que j’avais fait un pacte et que le diable était à mon service. Tout réussissait au gré de mes désirs, et mes volontés étaient toujours prévenues par mon nouveau domestique. J’imaginai de lui donner mon violon pour voir s’il parviendrait à me jouer quelques beaux airs. Quel fut mon étonnement lorsque j’entendis une sonate si singulière et si belle, exécutée avec tant
de supériorité et d’intelligence, que je n’avais même rien conçu qui puisse lui être comparé ! J’éprouvai tant de surprise et de  ravissement que j’en perdis la respiration. Je fus réveillé par cette violente sensation et je pris à l’instant mon violon dans l’espoir de retrouver une partie de ce que je venais d’entendre : ce fut en vain. La pièce que je composai alors fut, à la vérité, la meilleure que j’aie jamais faite et je l’appelle encore La sonate du diable. Mais elle était si fort au-dessous de ce qui m’avait frappé que j’eusse brisé mon violon et abandonné la musique, si j’avais été en état de m’en passer.»

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