COMMENT EN EST-ON ARRIVÉS LÀ ?

De longue date, le président russe nous avait habitués à une
brutalité sans limite, n’hésitant pas à massacrer des populations, ce qui avait été un peu oublié avant qu’on ne redécouvre qu’il fut et demeure un grand criminel de guerre dans une vue hégémonique pour une grande Russie retrouvée.
Des interventions militaires ont eu lieu à différentes périodes
pour tenter de recréer le grand empire perdu, par un pouvoir
autocratique dans un ensemble qui n’a jamais connu la démocratie.
De la Russie tsariste à l’Union Soviétique de Staline issue
de la révolution de 1917, il n’y eut que des pouvoirs impériaux
et ensuite autocratiques qui, quelles qu’en soient les définitions,
relevaient de formes de dictatures. Et pour en arriver
jusqu’à aujourd’hui, on n’a pas vu poindre les véritables signes
d’une avancée démocratique, sinon dans la période de Mikhaïl
Gorbatchev qui, avec sa Perestroïka, avait voulu apporter le
souffle nouveau et inédit d’une démocratie naissante. Apprécié
à l’international, il fut cependant mal aimé dans son propre
pays, ses réformes ayant entrainé des crises économiques.

Et il fut finalement renversé par Boris Eltsine en 1991, l’homme qui allait accompagner l’éclatement de l’ancienne Union soviétique,
chaque république obtenant son autonomie au travers de la CEI (Communauté des États indépendants). Ensuite, on s’est très vite
rendu compte que certaines de ces Républiques indépendantes cultivaient l’habitude du pouvoir autocratique, tout en restant
pour la plupart inféodées à Moscou, phénomène qui s’est encore amplifié après l’élection de Vladimir Poutine. Celui-ci n’a pas vu
d’un bon oeil les indépendances, et c’est dans un mouvement de retour en arrière qu’il a inscrit sa gouvernance depuis vingt-trois
ans, nostalgique d’un grand empire qu’il a souhaité reconstituer. 


Ainsi, le maître du Kremlin a tenu à s’allier la subordination des anciennes républiques de l’empire soviétique, ce qui fut le cas
notamment des États du Sud : Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan. D’autres États plus à l’ouest
entre mer Noire et mer Caspienne, ont provoqué de nombreux remous : Azerbaïdjan, Arménie et Géorgie. En 1991, les pays baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie) prenaient leur indépendance et en 2004 devenaient membres de l’Union européenne et de l’OTAN. Quant à la Biélorussie limitrophe, elle est restée inféodée à Moscou. Ensuite dans l’histoire tragique des trente dernières années,
après la chute de l’URSS, retenons quelques évènements précurseurs de ce que nous vivons aujourd’hui. 


Une première guerre de Tchétchénie eut lieu de 1984 à 1986 quand ce petit pays avait proclamé son indépendance et sa
souveraineté, ce qui n’était pas dans les projets de Boris Eltsine.
Cela se poursuivit par une seconde guerre en 1999 menée par Poutine, opposant l’armée russe aux indépendantistes, ce qui
s’est soldé par la réinsertion de la Tchétchénie dans la fédération de Russie. Le pays fut mis à feu et à sang, la capitale Grozny fut
dévastée, avec au total sur les deux guerres, un nombre de victimes estimé à 175 000, soit environ 15% de la population tchétchène. Et jusqu’à aujourd’hui, rien n’est complètement réglé ; des rébellions subsistent toujours dans cette région dirigée par
un affidé du Kremlin, Ramzan Kadyrov, un dictateur brutal et criminel, notamment connu pour ses persécutions des homosexuels.
Il dirige également ses troupes «d’hommes en noirs», les Kadyrovtsy, véritables terreurs qui sévissent actuellement en
Ukraine.
Un autre épisode de conflits sécessionnistes s’est déroulé à partir de 2008 aux confins de la Géorgie, là où deux États indépendants
se sont créés : l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, rattachés alors à la fédération de Russie. Et au-delà de ce séparatisme
d’influence russe, la Géorgie souhaiterait s’ancrer dans l’espace géopolitique occidental, demandant son intégration à l’OTAN et
à l’Union européenne, ce qui risquerait à terme une fois encore d’attirer les foudres du Kremlin.
S’il y eut depuis une trentaine d’années, un certain nombre de rappels à l’ordre de la part de Moscou à l’intention de régions
par trop indépendantistes, il y eut également une intervention extérieure insupportable, lorsqu’à partir de 2015 l’armée russe
intervint en Syrie. Il s’agissait de venir aider Bachar el-Assad à contenir et anéantir les terroristes du groupe État islamique, mais
en même temps d’éradiquer les opposants au régime syrien afin de «stabiliser l’autorité légitime de Bachar el-Assad», selon Vladimir Poutine, rien de moins… Il s’agissait donc bien de maintenir en place le criminel de Damas, l’homme de la honte épaulé par
un autre homme de la honte, qui sous couvert d’avoir fait reculer l’EI (État Islamique), a par la même occasion, tenté d’anéantir la
résistance syrienne, bombardant jusqu’à la destruction totale de villes comme Alep. Encore une fois, c’est le triste bilan de l’autocrate russe qui, à chacune de ses interventions militaires, fait une démonstration de force au mépris des vies humaines.

 

 

DES RAPPROCHEMENTS MAL AVISÉS


Il nous faut également souligner la fâcheuse attitude de certains de nos politiques français qui n’ont pas hésité à s’afficher avec le
maître du Kremlin, voire à le soutenir implicitement, au prétexte qu’il ne serait pas moins fréquentable qu’un président américain,
quand il s’agissait par exemple de Barack Obama. C’était oublier toutes les exactions d’un triste criminel depuis plus de
vingt-trois ans, dont certaines sont relatées plus haut. Des personnages politiques semblent même se réveiller depuis l’intervention
en Ukraine comme si rien n’avait existé avant. En outre, ces mêmes personnes ne semblent pas s’être posé de question
quant à leur considération accordée à un dictateur qui gouverne seul, à la manière d’un Staline, réunissant tous les pouvoirs en
ayant éradiqué toute forme d’opposition, et éligible président à vie après avoir modifié la constitution. Jamais la démocratie n’a
réellement été en usage dans ce grand pays et c’est comme si ce déni de liberté était une chose instituée, normale puisqu’elle
a toujours existé comme étant intrinsèque à la civilisation russe. 

Alors, on entretient des relations avec un interlocuteur «normal», sans état d’âme, en oubliant les milliers de morts que l’autocrate
a à son actif… Et puis après tout, il avait peut-être ses raisons, il était peut-être dans son droit… Et puis un beau matin, on se
réveille avec l’invasion de l’Ukraine et il faut alors s’en sortir avec des contorsions d’équilibriste pour dénoncer l’ancien ami et en
même temps essayer de le justifier dans sa difficile position d’être le mal aimé des sociétés occidentales.

 


UN DANGER PLUS PROCHE
Pourtant, nous savions de longue date qui était Vladimir Poutine, et s’il y a cette fois-ci une différence, c’est que l’intervention
touche un pays important, un peu plus grand que la France, de 44 millions d’habitants et proche voisin européen. En outre,
c’est la première fois dans l’histoire qu’un personnage évoque la possibilité de l’emploi de l’arme nucléaire. Les seuls précédents
furent certes graves, lors de la crise des missiles de Cuba en 1962, mais dans le sens d’une guerre des nerfs à partir d’une force de
dissuasion dans ses premiers balbutiements. Mais il y a loin de la dissuasion à la menace, ce qui devrait nous inciter à repenser encore une fois le démantèlement des armes nucléaires. C’était pourtant le plan envisagé en d’autres temps par Mikhaïl Gorbatchev, aboutissant à des résultats très insuffisants. Cet homme eut le mérite de prévoir un plan de suppression totale des armements nucléaires de par le monde, en commençant par les deux grandes puissances qui graduellement auraient éliminé leurs
stocks d’ogives nucléaires. Il y eut aussi en 1945 l’autre précédent d’Hiroshima et Nagasaki, mais ce fut une décision criminelle sans concertation préalable, un peu comme l’essai de quelque chose de nouveau servant à la fois d’expérimentation et d’une sidération de tous, pour disait-on, mettre fin plus rapidement à la guerre avec le Japon. Jamais depuis lors ne fut utilisée cette arme offensive. Son développement servit uniquement de force de dissuasion, simplement pour signifier à l’adversaire potentiel qu’on a les moyens dissuasifs de le faire plier si nécessaire. Cela reste cependant un jeu dangereux et il serait utile de revenir à l’idée de Mikhaïl Gorbatchev, à savoir l’éradication totale et définitive de ces armements potentiellement capables de détruire plusieurs fois notre planète.


ENTRE DICTATURE ET DÉMOCRATIE…
Pour la suite, il est assez simple de faire la distinction entre dictature et démocratie, et de choisir ce qui va dans le sens de
l’humanisme. Certes, toute démocratie est imparfaite, toujours inaboutie, mais l’inverse a suffisamment fait ses preuves et on
pourrait faire défiler toute l’histoire depuis un siècle pour dénoncer les innombrables méfaits des pouvoirs dictatoriaux devenus
guerriers ayant fait des millions de morts ; sans oublier certains pouvoirs théocratiques d’aujourd’hui qui, par l’obscurantisme,
conduisent également à des actions criminelles. La démocratie n’est certes pas le modèle parfait, loin de là, mais le seul qui tient compte des diverses opinions à l’occasion d’un vote. Ce modèle n’est certes pas exempt de fautes graves. Et les États-Unis nous l’ont montré dans certains épisodes comme ceux de la guerre du Golfe (1990-91) et de l’intervention en Iraq, à l’encontre d’une déclaration de l’ONU et au mépris des règles internationales. Il y eut alors déni de démocratie à des fins économiques  et guerrières. Et c’est à cette occasion en 2003, qu’à l’ONU Dominique de Villepin dénonçait ce projet d’intervention au nom de Jacques Chirac et de notre gouvernement, annonçant le refus français d’y participer.


C’est souvent sur des sujets comme celui-là, lorsque l’Amérique s’égare, que certains façonnent leur position pour dire que finalement, il est préférable de se tourner vers la Russie, et sans état d’âme créer des rapprochements avec une dictature plutôt
qu’avec une démocratie. Revenons à l’actualité : certains pointent du doigt l’adhésion éventuelle à l’Europe ou à l’OTAN de l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie. C’était jusqu’alors uniquement la demande de ces pays-là, mais pas celle de l’Europe elle-même. Il s’agissait en réalité pour le Kremlin d’un prétexte à la guerre. La seule réalité dans cette affaire, c’est que le nouveau Tsar de toutes les Russies ne supporte pas qu’une des anciennes républiques de l’Union soviétique ait choisi la démocratie, car par là même, elle
s’éloigne de la tutelle de Moscou qui veut toujours maintenir un lien de dépendance et de soumission de la part de ces anciennes
républiques de l’empire. C’est en réalité la dictature d’un homme qui s’oppose à toute forme de démocratie dans les anciennes
régions de l’Union soviétique.

 

 LA MORALE SPIRITE 
Du point de vue spirite, la liberté que nous avons toujours revendiquée ne peut pas se départager de la démocratie «le plus mauvais système à l’exclusion de tous les autres», disait Churchill. En démocratie, les systèmes sont toujours perfectibles, une
constitution peut être révisée, voire remplacée par une autre. Mais ce qui reste fondamental, c’est que doit exister une pluralité
des options et des partis, afin que toutes les tendances soient représentées, autant dans un débat d’assemblée que dans des
structures de réflexion plus proches des citoyens, structures qui restent encore à inventer.
De surcroît sur le plan spirite, pour nous qui défendons les valeurs essentielles de l’humanisme, la société du futur ne pourra plus
indéfiniment bafouer les droits humains, bien qu’aujourd’hui nous soyons encore dans les égarements de la société du passé.
Et avant d’envisager un peu mieux l’avenir, nous avons face à nous l’horreur présente d’un drame humain que nous devons
accompagner de façon solidaire, non seulement matériellement mais aussi spirituellement. Ce en quoi nous pouvons élever notre
pensée vers Dieu et vers les bons Esprits. Nous parlerons alors de la notion de prière, sachant que Dieu ne nous est pas inaccessible, puisque c’est la force créatrice qui fut à l’origine de nos vies. Même si la transcendance divine nous parait éloignée et insaisissable, c’est pourtant une force infinie que  nous pouvons invoquer dans une prière de sincérité et d’amour en pensant à tous les opprimés de la Terre, et plus particulièrement dans la circonstance actuelle, en pensant à la fin d’une guerre qui blesse et qui tue. Et puis la prière, c’est également l’appel aux bon Esprits, aux esprits guides qui sont proches de l’humanité et qui ont besoin
des fluides humains pour, depuis l’autre monde, agir subtilement sur des situations humaines et apporter leur salutaire influence. Nos deux mondes s’interpénètrent, nous devons en être conscients, et ainsi par une pensée d’amour et de paix, nous pouvons créer un rapprochement fluidique avec les bons Esprits et alors leur apporter la force qui leur est nécessaire pour influencer les situations actuelles dans le sens d’un arrêt de cette invasion meurtrière. Cette pensée créatrice de paix est à la portée de tous, et nous invitons donc toutes les personnes de bonne volonté à diriger leurs pensées vers les bons Esprits et vers la force divine d’amour infini et de création. 

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